« Plus que jamais, tout le monde a peur »

Faudrait-il ne chercher de réponses à nos défis qu’avec des standards ennuyeux, quand le Poétique des artistes certainement vous donnerait à vivre tout autre chose ?

Mais voila, vous n’êtes pas artiste, du moins croyez-vous ! Pourtant je vais vous présenter des pratiques poétiques puissantes inspirées de la sagesse des contes qui vous permettront de vivre notre époque avec le panache d’un créateur.

Oui, jamais les anxieux n’ont été aussi nombreux qu’aujourd’hui.
A une époque où l’affirmation de soi et la performance sont des valeurs suprêmes, l’anxiété, la dépression ou le burn-out sont vécus comme  des maladies honteuses, car nous vivons dans une société qui exige de tous de la force intérieure. Et les études montrent bien que la montée de l’inquiétude chez nos contemporains tient moins à des menaces réelles qu’à la difficulté de s’adapter à un environnement en mutation permanente. « Le monde dans lequel nous vivons  est meilleur que le précédent par de nombreux aspects, mais il est plus compliqué, plus instable, on ne sait pas si on travaillera dans la même entreprise dans 5 ans, on aura peut-être déménagé, changé de conjoint. La dose d’incertitude est trop importante pour notre cerveau. »


La tyrannie de devenir soi-même

Selon certains sociologues l’anxiété tiendrait à la liberté de choix de nos contemporains. Ce serait le prix à payer pour être maître de son destin, après que les carcans religieux et institutionnels ont été brisés. La question n’est plus de libérer l’individu des contraintes qui l’empêchaient de devenir lui-même mais de le soustraire à la pression des idéaux qui le contraignent à devenir lui-même. L’homme moderne est libre de choisir son métier, sa bien aimée et son huile d’olive parmi la vingtaine de marques en rayon ; Mais est-ce vraiment une chance ? Comment faire le bon choix ? Et comment ne pas regretter ensuite ce choix ?

Qui peut supporter un environnement où il faut faire ses preuves tout le temps, être le meilleur, ne pas faillir, se retrouver en comparaison avec la terre entière ? Ne plus être tranquille ? N’avons-nous pas dans les poches des super ordinateurs  qui nous dirigent, nous imposent une surinformation constante et une obligation de connexion permanente ?

Pour les programmes de réduction du stress par la méditation ou les pratiques de pleine conscience, « Non, il ne faut pas chercher à dominer le stress mais apprendre à en ressentir les sensations en prenant soin de les déconnecter du raisonnement intellectuel. » Car c’est la pensée qui rend fou dés qu’elle cherche à réduire l’anxiété : elle s’inquiète à l’avance des situations ou elle rumine le passé, et assurément fait manquer le présent qui est le seul moment où la vie peut s’apprécier.
Retrouver la paix du moment présent pour se sortir de l’épuisement à être soi-même est une excellente chose. Malheureusement c’est une posture sur la défensive ? Notre époque demande davantage : elle demande des créateurs.

Et il ne suffit pas de méditer pour faire un sage. Il faudrait pour cela que la méditation devienne créatrice et résolve les problèmes de notre temps.

 

La magie des coïncidences

Alors pourquoi ne pas recourir à la magie des coïncidences et à la synchronicité pour se sortir de ces impasses et apprendre à choisir et à décider, à la manière des artistes ou des créateurs? La complexité ne les paralyse pas, ils la traitent dans l’instantanéité d’un coup de génie !

Derrière les coïncidences, en effet, c’est votre être qui entre en scène et il a vite fait de vous faire choisir ce qui vous revient et de vous ouvrir une voie de réalisation réellement cohérente.

Que diriez-vous d’aller voir de plus près comment mettre en œuvre cette sagesse de la synchronicité par les contes dans votre quotidien à l’aide de pratiques poétiques puissantes et de contes comme celui ci?

 

“Un chasseur qui depuis de longues années sillonnait le pays en tous sens, entendit, un jour à l’orée d’une forêt, un long sifflement. Ne sachant pas ce que ce sifflement signifiait, il entra dans la forêt. En approchant d’une clairière, il vit que l’herbe sèche et les feuilles mortes avaient pris feu, et, au milieu d’un cercle de flammes, il aperçut un serpent qui sifflait à perdre haleine.

Dès que le serpent aperçut le chasseur, il lui cria :

— Chasseur ! Chasseur ! sauve-moi !

Le chasseur tendit son fusil au-dessus des flammes. Le serpent s’enroula autour de l’arme et monta jusqu’à sa main.

De la main, il glissa jusqu’au cou et l’entoura comme un collier. Quand le chasseur vit cela, il eut grand-peur et dit au serpent :

— Malheur à moi ! T’ai-je donc sauvé pour ma perte ?

— Ne crains rien, répondit le reptile. Conduis-moi chez mon père qui est le roi des serpents.

Le chasseur se mit à courir dans la forêt avec le serpent autour du cou. Il arriva devant la porte faite de longues couleuvres entrelacées. Le serpent siffla. Aussitôt, les couleuvres s’écartèrent puis il dit au chasseur :

— Quand nous serons dans le château, mon père ne manquera pas de t’offrir ce que tu peux désirer : de l’argent, de l’or, des bijoux et tout ce qu’il y a de plus précieux dans le monde. Refuse ce qu’il te proposera, mais demande-lui de comprendre le langage des animaux. Il refusera longtemps, mais il finira tout de même par t’accorder ce privilège.

Ils arrivèrent dans la grande salle du château. Le serpent raconta au roi des serpents comment il avait été cerné par les flammes et comment le chasseur l’avait sauvé.

Le roi des serpents se tourna alors vers le chasseur et lui dit :

— Quelle récompense veux-tu que je t’accorde pour avoir sauvé mon fils ?

— Je veux comprendre le langage des animaux, répondit le chasseur.

Le roi dit :

— Si je te permettais de comprendre ce langage et que tu livres ton secret à âme qui vive, tu mourrais aussitôt. Demande-moi autre chose qui te soit plus utile. Je te le donnerai.

Mais le chasseur insista :

— Si tu veux me récompenser, apprends-moi le langage des animaux, sinon laisse-moi m’en aller : je ne veux pas autre chose.

Et il fit mine de s’éloigner. Alors le roi le rappela et lui dit :

— Puisque tu le désires, viens ici devant moi et ouvre la bouche.

Le chasseur ouvrit la bouche ; le roi des serpents y souffla.

— Maintenant tu pourras comprendre le langage des animaux ; mais garde-toi bien de jamais trahir ce secret, car si tu livres ce secret à quiconque tu mourras à l’instant.

Le chasseur s’en alla. Comme il traversait une forêt, il comprit ce que chantaient les oiseaux. Sur son chemin de retour, il fut surpris par la nuit et se coucha sur le sol, au pied d’un arbre pour dormir.

Deux corbeaux vinrent se poser sur l’arbre et se mirent à bavarder et à croasser :

— Si ce chasseur savait qu’à l’endroit où il dort il y a sous la terre un coffre plein d’or et d’argent, que crois-tu qu’il ferait ?

Dès que le chasseur eut entendu ces croassements, il alla trouver son seigneur, à qui il demanda une voiture et, en creusant au pied de l’arbre, ils trouvèrent un coffre plein d’or et d’argent qu’ils emportèrent.

Le seigneur qui était honnête homme, dit au chasseur.

— Mon fils, ce trésor est à toi, car c’est toi qui l’as trouvé.

Le chasseur emporta le trésor, se fit construire une maison et se maria. Il vécut joyeux et content. Il fut le plus riche propriétaire de son village et des environs.

 

Dans le prochain article (2) je vais vous montrer comment recourir à l’intuition pour rejoindre la dimension de synchronicité, en mobilisant votre vitalité et recourant au hasard.

Je vous montrerai comment appliquer cela à toutes les situations, des plus extrêmes aux plus quotidiennes. L’univers des contes en préconise un modèle très efficace.

A tout de suite, merci de votre attention.

Jean Pascal Debailleul