« A l’un des deux bouts du monde, il y a une montagne, sur cette montagne se dresse un rocher, de ce rocher, coule une source.

A l’autre bout du monde vit le grand coeur du monde car le monde aussi a un coeur, et c’est son battement qui maintient le monde en vie.

Un jour, alors qu’il regarde au loin, le coeur du monde aperçoit la source, et cette vision éveille son désir et son amour. Et comme toutes les créatures de la terre, le coeur du monde veut se rapprocher de sa bien-aimée. Alors il quitte son bout du monde et il arrive au pied de la montagne d’où coule la source

Mais une fois là, il réalise que s’il fait un pas de plus en avant, s’il s’avance dans l’ombre de la montagne, à cet instant même il perdra de vue la source. Et que le coeur du monde perde de vue la source, ne fût-ce que pour un seul instant, alors il en mourrait et toutes les créatures de la terre en mourraient.

Alors le coeur du monde s’arrête à l’endroit d’où il peut encore voir la source car il a compris que désormais il ne pourra jamais rien faire d’autre que regarder, seulement regarder.


Mais le soleil baisse, bientôt il fera nuit, et dans l’obscurité le coeur du monde perdra de vue la source, et il en mourra.

Sachant cela, le coeur du monde se met à chanter. Son chant parvient à la source. La source l’entend et elle lui répond avec son chant à elle. Les deux chants se rencontrent dans l’espace et se fondent en un seul.

Et ce chant unique se répand sur toute la terre, et toutes les créatures l’entendent, et elles comprennent à travers ce chant qu’au terme de ce jour, le coeur du monde va mourir. C’est alors que s’éveillent en elles leurs propres chants.

Et tandis que s’élèvent les chants de toutes les créatures de la terre, et que le soleil baisse, le monde est parcouru par l’un des trente six Justes qui, selon la Tradition, apparaît à chaque génération. C’est un être de réelle grâce, qui dans la vie quotidienne exerce le métier de tisserand.

Et le tisserand rassemble les chants de toutes les créatures de la terre, et avec ces chants il tisse, il tisse du temps. Et cela donne juste assez de temps pour un jour de plus. Ce jour de plus, le tisserand l’offre au coeur du monde qui, lui, l’offre à son tour à la source, sa bien-aimée, à travers son chant. Et c’est ainsi que, fait de chants et fait d’amour, le temps est recréé jour après jour.
Et il y a toujours juste assez de temps, jamais plus, toujours juste assez de temps pour un jour de plus. »
   Ben Zimet   C
ontes yiddish

 

C’est ce chant-là qui s’est fait entendre le 11 janvier 2015 à travers le monde, par-dessus tous les clivages et en une immense sincérité.

Comment le maintenir, il est si fragile ?

C’est comme si un paradigme inattendu s’était laissé entrevoir et nous appelait à le retrouver. Que pouvons-nous faire pour le chanter encore et contribuer concrètement à cet espoir nouveau?

Avec le savoir-être des contes vous le pourriez : c’est une question de présence à l’inconsolable en soi et de son déploiement à la rencontre du tout-possible.

Voyez comment, en cliquant ici  et ici.

Oui avec la sagesse des contes  nous pourrions réellement, chacun, chacune,  répondre à cet appel de l’unité par notre propre chant et en attirer mystérieusement jour après jour le miracle.

C’est mon souhait le plus sincère pour cette année qui vient.

A très bientôt.

 « Avec les contes, donnez maintenant votre chant»

Jean Pascal Debailleul
Coach en création
coachdelegende.com
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